Phil Scraton, criminologue qui a travaillé sur la catastrophe d’Hillsborough, a estimé que les organisateurs de la finale de la Ligue des Champions n’ont pas été à la hauteur.
Dans les colonnes du journal français, Le Parisien, Phil Scraton, dénonce ce qui s’est passé au Stade de France avant la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid : « J’ai déjà reçu plus de 700 témoignages de supporters. Cela fait des milliers de pages à lire. Je vais les analyser pour voir les différentes problèmes auxquels ils ont été confrontés. Je reçois des témoignages de gens qui ont vécu Hillsborough. Ils espéraient que ce genre de choses ne pouvait se reproduire et pensaient que la sécurité de la foule était désormais la priorité » explique-t-il.
La responsabilité des organisateurs et des propriétaires
Et de préciser ensuite : « Ils se sont rendus compte que ce qui s’est passé à Paris, était très similaire avec des portes qui restent fermées et une foule confinée. C’est la responsabilité des organisateurs, des propriétaires du stade et de la police de mettre en place tout ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des supporters. Et à la différence d’Hillsborough, nous avons les téléphones portables avec des photos et des vidéos qui montrent que la sécurité était compromise » ajoute celui qui travaille à l’Université de Belfast.
Les supporters de Liverpool dépouillés à la sortie du stade
Phil Scraton dénonce ensuite les agressions dont ont été victimes les supporters de Liverpool par des gangs locaux organisés : « Certains ont eu leur voiture cassée avec des vols. Il y a eu de nombreux dysfonctionnement et la police qui n’était pas là pour protéger les supporters de Liverpool. Quand ils ont quitté le stade des gangs les ont volés, certains ont perdu leur téléphone, leur argent. Rien n’a été prévu pour les escorter. Certains ont été blessés. La police a agi sans discernement et il n’y a eu aucune attention accordée aux gens pour qu’ils soient accueillis en sécurité. C’est innaceptable. J’adore la France et les Français. Et ce qui m’attriste, c’est de lire les nombreux témoignages de gens qui disent qu’ils ne retourneront plus dans ce pays » conclut-il.